Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal

Un essai clinique tentera de modifier le microbiote pour combattre le mélanome avancé

durée 15h00
15 mai 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par La Presse Canadienne

Deux chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal dirigeront au cours des prochains mois un essai clinique randomisé qui utilisera la transplantation de microbiote fécal pour améliorer l’efficacité des traitements du mélanome avancé, a-t-on annoncé mercredi.

Des recherches antérieures ont démontré que la greffe fécale ― à savoir, l’utilisation de capsules de selles de donneurs sains ― est sécuritaire et efficace pour influencer le microbiote intestinal d’un patient et rendre plus efficace l'immunothérapie utilisée pour attaquer la maladie.

«On sait qu'on est capables d'augmenter l'efficacité de l'immunothérapie par la greffe fécale, a dit un des co-investigateurs principaux de cette étude, le docteur Bertrand Routy. Ce qu'on ne comprend pas encore, c'est comment ça fonctionne et (...) la compatibilité entre les bactéries.»

Éventuellement, a ajouté l'investigatrice principale de l'étude, la docteure Arielle Elkrief, on espère qu'une analyse du microbiote intestinal des patients fera partie courante des soins prodigués aux patients, de la même manière qu'on séquence actuellement leur tumeur afin de leur offrir le meilleur traitement possible.

«Maintenant il faut aussi séquencer les selles, a-t-elle dit. Comme ça, on va avoir la réponse dès le début, on va savoir si on va être capable de prédire la réponse à l'immunothérapie selon la présence des bonnes bactéries ou de mauvaises bactéries.»

Au total, ce sont douze chercheurs et près de 130  patients atteints de mélanome avancé, et provenant de partout au pays, qui participeront à cette étude.

Ces patients sont habituellement traités par ce qu'on appelle une «immunothérapie par inhibition des points de contrôle immunitaires». Même si cette approche joue un rôle important, plus de la moitié des patients verront leur maladie évoluer et en mourront.

La moitié des patients atteints d'un cancer recevront une forme ou un autre d'immunothérapie, mais entre 40 % et 60 % d'entre eux n'y répondront pas, a dit la docteure Elkrief. Cela pourrait notamment être dû à la présence, ou à l'absence, de certaines bactéries dans leur intestin.

Les chercheurs disposent déjà d'une liste des bonnes et des mauvaises bactéries, a dit le docteur Routy. Mais il est difficile en clinique, a-t-il confié, de comprendre le ratio requis de bonnes et de mauvaises bactéries.

«La deuxième limitation c'est d'avoir les résultats très rapidement parce que les techniques de séquençage actuel, ça prend de six à neuf mois pour avoir les résultats», a-t-il indiqué.

Heureusement, de nouvelles techniques qui devraient permettre de raccourcir considérablement ces délais sont en voie de développement. Il sera alors possible d'ajuster le microbiote intestinal du patient afin de maximiser l'efficacité de l'immunothérapie.

Si les résultats de cet essai clinique de phase II sont probants, on devrait ensuite procéder à un essai de phase III dans l'espoir que la greffe fécale associée à l’immunothérapie devienne éventuellement la nouvelle norme de soins face à un mélanome avancé.

«Ça pourrait changer la prise en charge des patients, a dit la docteure Elkrief. Et les connaissances que nous allons acquérir pourraient s'appliquer à d'autres cancers, comme le poumon ou le rein.»

Cet essai clinique sera financé à hauteur de 3,7 millions $ par la Société canadienne du cancer, la Fondation de la famille Weston et les Instituts de recherche en santé du Canada. Il sera supervisé par le Groupe canadien des essais sur le cancer.

On estime que 11 300  Canadiens recevront un diagnostic de mélanome en 2024.

Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne

commentairesCommentaires

0

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


On procède au changement d'heure dans la nuit du 2 au 3 novembre

À deux heures du matin, le dimanche 3 novembre, le Québec passera à l'heure d'hiver, ainsi nous reculerons d'une heure.  C'est ce que l'on appelle l'heure « normale ». Pour les plus chanceux qui ne travaillent pas de nuit ou qui n'ont pas d'enfants, ils auront une heure de plus pour profiter des bras de Morphée. Toutefois, cela veut dire que les ...

durée Hier 15h00

La pandémie et le vieillissement ont amené une baisse du nombre de déplacements

Malgré une augmentation de quelque 117 000 ménages dans la grande région de Montréal, le nombre total de déplacements dans une journée moyenne a diminué de 4 % entre 2018 et 2023 pour se situer à 8,9 millions. Ce constat général de l’enquête 2023 Perspectives mobilité présentée mercredi par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ...

durée Hier 9h00

Les demandes anticipées d’aide médicale à mourir sont désormais acceptées au Québec

Une personne atteinte d'une maladie grave et incurable menant à l’inaptitude, comme l'Alzheimer, peut désormais faire une demande anticipée d'aide médicale à mourir au Québec, si tel est son souhait. Les dispositions législatives adoptées en juin 2023 visant les demandes anticipées d'aide médicale à mourir sont entrées en vigueur ...