Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

En réplique à St-Pierre Plamondon, Poilievre promet un «fédéralisme responsable»

durée 07h30
15 janvier 2025
La Presse Canadienne, 2024
durée

Temps de lecture   :  

3 minutes

Par La Presse Canadienne, 2024

MONTRÉAL — Un gouvernement fédéral dirigé par le Parti conservateur adopterait un «fédéralisme responsable» dans lequel le Québec serait respecté et Ottawa se mêlerait de ses affaires, assure le chef conservateur Pierre Poilievre.

M. Poilievre s'est tourné vers les réseaux sociaux, mercredi, pour répliquer à la sortie faite la semaine dernière par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.

Lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, M. St-Pierre Plamondon a avancé que les intérêts du Québec ne seraient pas mieux servis sous un gouvernement Poilievre que sous le gouvernement actuel de Justin Trudeau, estimant que le problème est le régime canadien en soi.

Or, de l'avis de M. Poilievre, le problème n'est pas le régime canadien. «C’est le régime woke et libéral que les Canadiens rejettent», a-t-il écrit dans une longue publication sur X.

«Sous Stephen Harper, le Québec était respecté, l’immigration était sous contrôle et le gouvernement fédéral se mêlait de ses affaires. Mon gouvernement adoptera un fédéralisme responsable en suivant ces principes. Les Québécois seront gagnants», a-t-il soutenu.

Pas une région plus qu'une autre

Lors de sa sortie de mardi dernier, Paul St-Pierre Plamondon a fait valoir que M. Poilievre «fait de la politique en fonction de sa base, qui est dans l'Ouest canadien, et du vote en Ontario, qu'il doit gagner s'il veut devenir premier ministre».

«Il n'a pas besoin du Québec pour gagner et donc il ne considérera pas nos intérêts et nos préoccupations. Ça va paraître dans sa campagne, mais ça va surtout paraître une fois qu'il sera au pouvoir», a martelé le chef péquiste.

Dans son message, M. Poilievre a promis que ce ne sera pas le cas.

«Je ne suis pas là pour défendre les intérêts d’une région au profit d’une autre. Je suis là pour restaurer la promesse du Canada pour que tous ceux qui travaillent fort puissent gagner un bon salaire, s’acheter une maison abordable et fonder une famille dans un quartier sécuritaire.»

M. Poilievre a plutôt accusé le chef péquiste d'avoir «peur qu’un gouvernement conservateur respecte l’autonomie du Québec, parce que ça nuirait à (ses) arguments en faveur de la souveraineté».

La semaine dernière, M. St-Pierre Plamondon a dit que M. Poilievre méprise le mouvement indépendantiste québécois. «Clairement, il n'a aucune considération pour ce mouvement-là, aucune compréhension du pourquoi ce mouvement-là existe depuis des décennies.»

Immigration, pipeline et tramway

M. Poilievre a aussi répondu aux critiques de M. St-Pierre Plamondon sur différents enjeux.

Au sujet du chemin Roxham, le chef péquiste a mentionné que M. Poilievre a commencé à s'en intéresser seulement une fois que le sujet a attiré l'attention ailleurs au Canada. Le chef conservateur rappelle quant à lui qu'il a mis de la pression sur le gouvernement Trudeau pour que cette voie d'accès soit fermée dès sa course à la chefferie.

M. St-Pierre Plamondon a prévenu qu'un éventuel gouvernement conservateur à Ottawa «va continuer le financement de projets absolument horribles, comme le pipeline dans l'Ouest». Encore une fois, M. Poilievre propose une vision différente.

«Depuis mai 2018, je m’oppose aux subventions fédérales pour le pipeline Trans Mountain, et ma position n’a jamais changé. Ces projets doivent être financés par des entreprises privées, pas avec l’argent des Canadiens.»

À propos du tramway de Québec, que M. Poilievre s'engage à ne pas financer, M. St-Pierre Plamondon soumet que cela crée de l'instabilité dans la capitale provinciale. En réplique, le chef conservateur réitère qu'il préfère miser sur le troisième lien Québec-Lévis.

Le Parlement fédéral est prorogé jusqu'au 24 mars. Le premier ministre Justin Trudeau a promis de démissionner une fois que la personne qui lui succédera à la tête du Parti libéral aura été choisie, ce qui doit se faire le 9 mars.

Puisque les trois principaux partis d'opposition ont promis de renverser le gouvernement libéral à la première occasion, des élections fédérales pourraient avoir lieu dès le printemps. Les conservateurs sont en avance dans les sondages à l'échelle nationale.

Mathieu Paquette, La Presse Canadienne