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Un rapport recommande plus de cours en français dans les universités anglophones

durée 17h45
20 novembre 2024
La Presse Canadienne, 2024
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Temps de lecture   :  

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Par La Presse Canadienne, 2024

QUÉBEC — Il faut plus de cours en français dans les universités anglophones, clame le Commissaire à la langue française, Benoît Dubreuil. Selon lui, trop d’étudiants choisissent de faire des études supérieures en anglais.

«La proportion actuelle, où plus d’un étudiant sur cinq (22,4 %) étudie en anglais au collège et à l’université, nous apparaît trop élevée», affirme-t-il dans son plus récent rapport déposé mercredi à l’Assemblée nationale, qui vise à proposer plusieurs pistes afin de freiner le déclin du français au Québec.

Selon lui, le gouvernement devrait se fixer la cible de «85 % d’enseignement en français dans l’enseignement supérieur dans le but d’y accroître progressivement la place de cette langue».

Dans son rapport, il propose une série de mesures pour y arriver, dont l’augmentation du nombre de cours en français dans les universités anglophones. Le commissaire Dubreuil explique que, pour un même programme, il pourrait y avoir deux branches : l’une totalement en anglais avec des places limitées et une autre qui contiendrait – «peut-être un 30%» – de cours en français et ouvert à tous.

«Je pense qu’on peut introduire une partie de l'enseignement en français, sans déstabiliser le modèle d'affaires de l'établissement. Et le jeune qui lui aura préféré étudier principalement en anglais, va quand même avoir un certain nombre de cours, mais qui vont lui permettre d'apprendre la terminologie. Et dans ces cours-là, quand même, il va s'assurer que son français demeure actif», a-t-il dit en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi.

Il affirme également que le plafonnement du nombre de places dans les cégeps anglophones, tel que prévu dans la loi 96, peut contribuer à atteindre la cible de 85%. Benoît Dubreuil mentionne aussi que l’augmentation du nombre d'étudiants internationaux dans les établissements francophones serait bénéfique.

La loi 101 au cégep ?

Mais quand est-il de l’idée d’étendre la loi 101 au cégep ? Le commissaire affirme que cette proposition «légitime» pourrait contribuer à «renforcer le français».

«Cependant, nous pensons que la proposition que nous avançons est plus pertinente. D'abord, elle concerne l'ensemble de l'enseignement supérieur. C'est important parce que nos études montrent que l'enjeu n'est pas propre aux collèges, mais concerne tout autant les universités. Ensuite, c'est une approche qui offre une grande flexibilité. Elle nous permettrait de renforcer aussi progressivement la place du français en tenant compte de la réalité particulière des établissements d'enseignement supérieur», a-t-il expliqué.

Dans son rapport, le commissaire recommande entre autres que le gouvernement du Québec «fasse de la découverte des contenus culturels québécois et francophones un objectif stratégique du système d’éducation» et qu’il «dépose rapidement à l’Assemblée nationale un projet de loi sur la découvrabilité des contenus culturels francophones».

Il suggère aussi à Québec de réviser «ses mécanismes de soutien au développement économique dans le but d’y intégrer de façon cohérente et transparente les considérations linguistiques».

Thomas Laberge, La Presse Canadienne