Demande de stages rémunérés
La CSQ dépose plusieurs requêtes pour syndiquer les stagiaires en enseignement

Par La Presse Canadienne
La CSQ dépose devant le Tribunal administratif du travail une vingtaine de requêtes en accréditation visant à syndiquer des stagiaires en enseignement.
La Centrale des syndicats du Québec amorce ainsi une campagne de syndicalisation de ces stagiaires en enseignement. Elle se concentrera sur les centres de services scolaires ou les commissions scolaires où elle représente déjà des membres enseignants.
Toutefois, le débat devra être fait à savoir si ces stagiaires peuvent se syndiquer.
Un syndicat est, en effet, une «association de salariés». Le Code du travail précise qu'un salarié est «une personne qui travaille pour un employeur moyennant rémunération». Or, les stagiaires en enseignement ne sont pas rémunérés.
Dans l'industrie de la construction, par exemple, les apprentis sont rémunérés et ils sont syndiqués.
«La majorité des stages pour les emplois à prédominance masculine sont rémunérés, alors que ceux pour les emplois à prédominance féminine ne le sont pas. Déjà, en partant, je pense que...» a souligné en entrevue Anne Dionne, deuxième vice-présidente de la CSQ.
«À la CSQ, on est reconnu pour ça: ça fait partie de notre ADN, les luttes féministes», ajoute-t-elle.
La CSQ, par sa Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), représente déjà la majorité des enseignants des niveaux primaire et secondaire au Québec, en plus des professionnels de l'éducation et du personnel de soutien scolaire.
«Maintenant, ces stagiaires-là, on leur donne des responsabilités, on leur demande de faire un travail en classe. Avec la pénurie de personnel qu'on vit, la personne stagiaire dans une classe, dans un établissement, est appelée à faire beaucoup plus; on lui en demande beaucoup plus qu'un simple stage de formation», plaide Mme Dionne.
«Une rémunération décente pour une valorisation du travail qui est fait par ces gens-là, ça va sûrement être dans une des premières priorités», souligne la vice-présidente de la CSQ.
Pour ce qui est des autres demandes pour ces stagiaires, la CSQ veut d'abord écouter ce qu'ils auront à dire pour bâtir leur cahier de revendications — si elle parvient, bien sûr, à les syndiquer.
Il appartiendra maintenant au Tribunal administratif du travail de déterminer si les conditions pour accréditer un syndicat sont remplies.
De façon générale, un agent de relations de travail accrédite un syndicat s'il y a accord sur l'unité de négociation, sur les personnes visées et si le syndicat représente plus de 50 % des salariés concernés par la demande. Lorsqu'une proportion variant entre 35 % et 50 % est atteinte, un vote au scrutin secret est ordonné.
L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), un grand syndicat pancanadien, a aussi lancé des démarches de syndicalisation de ces stagiaires.
Lia Lévesque, La Presse Canadienne
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