Campagne électorale
Les municipalités demandent à Québec de rehausser leur financement
Par La Presse Canadienne
Le monde municipal a mis la table pour recevoir les chefs des cinq partis politiques au Sommet électoral de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), vendredi à Montréal.
Les chefs sont attendus pour le dîner et seront tour à tour invités à prendre la parole et à répondre aux questions du président de l’Union et maire de Gaspé, Daniel Côté.
Mais avant même leur arrivée, le message de M. Côté, de leur hôtesse et mairesse de Montréal Valérie Plante et de plusieurs élus participant à un panel était clair: Québec doit rehausser le financement des municipalités.
Inflation et changements climatiques
À l’issue d’une tournée de l’ensemble des municipalités membres de l’UMQ, Daniel Côté a indiqué que celles-ci ont deux priorités, soit l’inflation et l’adaptation aux changements climatiques.
«Le contexte inflationniste pèse lourd dans la balance, a-t-il déclaré. Le carburant coûte plus cher, l'asphalte coûte plus cher, le béton coûte plus cher, les services aussi comme le déneigement, la collecte des matières résiduelles.»
Si l’on ajoute l’impact de la hausse des taux d'intérêt sur les emprunts municipaux, l’inflation à elle seule se traduit par des coûts supplémentaires d’un milliard $ pour l’ensemble des municipalités québécoises.
«Nous voulons entendre les chefs prendre des engagements financiers pour réduire cette pression sur nos régions», a-t-il martelé.
Hausser les taxes ou réduire les services
Valérie Plante abondait dans le même sens, faisant valoir que Québec ne peut pas tout donner aux seuls citoyens pour combattre l’inflation.
«Si on refuse les demandes financières des villes pour réduire les taxes de citoyens, on met les villes au pied du mur. On nous force en fait à choisir, nous les municipalités, entre augmenter les taxes et baisser la qualité des services», a-t-elle dit.
La demande de revoir le pacte fiscal avec les municipalités a été répétée à maintes reprises et les maires ont fait valoir que Québec est très mal placé pour se plaindre de ses relations avec Ottawa puisqu’il traite les villes de la même manière.
Le refus, il y a trois jours à peine, du premier ministre François Legault de discuter du Pacte vert de l’UMQ pour soutenir l’adaptation aux changements climatiques a été décrié par les acteurs municipaux, Mme Plante se disant déçue que le premier ministre ait quitté deux heures avant le déluge, qui lui aurait peut-être permis de comprendre la réalité municipale.
Les changements climatiques coûtent déjà cher
Les maires appelés à discuter en panel ont d’ailleurs beaucoup insisté sur la question des inondations majeures, des tornades, des glissements de terrain ou des chaleurs extrêmes.
Les élus municipaux se sont dits prêts à soutenir les efforts de lutte contre les gaz à effet de serre, mais Québec doit comprendre que les municipalités, elles, sont prises avec les dégâts actuels des changements climatiques. L’adaptation aux changements climatiques est pour eux une priorité de tous instants, puisque leurs effets sont déjà présents.
Plusieurs maires ont réclamé de Québec qu’il paie les taxes foncières sur les immeubles qui lui appartiennent et aussi qu’il transfère les sommes qui doivent accompagner les responsabilités qu’on leur transfère, l’un d’eux se disant plutôt frustré de devoir payer un policier qui intervient et fait de l’accompagnement en santé mentale parce que Québec n’y consacre pas les ressources nécessaires.
Pierre Saint-Arnaud, La Presse Canadienne
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