Élections fédérales 2025
Les chefs à mi-parcours de leur marathon électoral après 18 jours de campagne

Par La Presse Canadienne
À mi-chemin de la campagne électorale fédérale, la plupart des chefs de parti sont revenus sur des thèmes qui leur sont chers.
Pierre Poilievre du Parti conservateur du Canada (PCC) a concentré son annonce du jour, mercredi, sur des promesses dévoilées précédemment visant à durcir la lutte contre la criminalité.
Il a pris l'engagement d'imposer une peine de prison de 10 ans minimum, sans possibilité de libération conditionnelle, de caution ou d'assignation à résidence, pour les criminels reconnus coupables à trois reprises d'infractions graves.
Le chef conservateur a affirmé que ces criminels récidivistes devraient avoir un comportement irréprochable pour qu'ils puissent éventuellement sortir de prison. Ils devront notamment se soumettre à des tests de dépistage de drogue, a-t-il indiqué.
Interrogé sur la constitutionnalité d'une telle politique, M. Poilievre, qui était à Sault-Sainte-Marie, en Ontario, a affirmé que «c'est non seulement constitutionnel, mais c'est nécessaire».
Les conservateurs ont beaucoup insisté sur le sujet de la criminalité depuis le début de la campagne. Ils ont notamment promis de faire adopter une loi qui condamnerait à une peine d'emprisonnement à perpétuité les personnes reconnues coupables de cinq chefs de trafic de personnes ou plus, d’importation ou d’exportation d’au moins dix armes à feu illégales et de trafic de fentanyl.
Au 18e jour de la campagne électorale, Yves-François Blanchet du Bloc québécois a braqué les projecteurs sur ses propositions visant à protéger la langue française.
À Montréal, le chef bloquiste a défendu plusieurs de ses idées à ce chapitre, comme le fait d'obliger la maîtrise du français dès l'embauche pour différents postes de fonctionnaires fédéraux. Il a souligné qu'il voulait ainsi «mettre fin aux nominations sous promesse d’apprendre le français».
La formation politique cible, plus particulièrement, les fonctionnaires fédéraux travaillant au Québec et les postes de la haute fonction publique partout au Canada.
Le Bloc réclame aussi que les dirigeants de sociétés de la Couronne comme VIA Rail soient tenus de maîtriser la langue de Molière.
Le bloquiste a aussi été appelé à réagir au refus de son rival libéral d'accorder plus de pouvoirs au Québec dans la nomination des juges de cours supérieures. Selon M. Blanchet, la position de Mark Carney à ce sujet apparaît comme un argument de plus pour que les électeurs accordent la «balance du pouvoir» au Bloc québécois.
Énergie et assurances-médicaments
M. Carney poursuivait, pour sa part, sa tournée dans l'Ouest canadien en mettant le cap sur Calgary où il a dévoilé son plan pour que le Canada devienne un «superpouvoir énergétique».
Le chef du Parti libéral du Canada a indiqué que ce programme passerait par le développement «d'énergies propres et les moins polluantes possible», afin d'augmenter la compétitivité du pays avec le reste du monde.
De passage dans une province riche en pétrole et en gaz, M. Carney a affirmé qu'une partie de son plan serait de remplacer l'énergie importée d'ailleurs par celle produite au Canada.
Son deuxième objectif va de pair avec son premier: de diversifier les marchés pour ne plus dépendre des États-Unis. Le chef libéral a aussi insisté sur l'importance des minéraux critiques et du recyclage de ceux-ci.
Toujours présent à Vancouver, Jagmeet Singh du Nouveau Parti démocratique (NPD) a fait campagne sur le thème de la santé. Il a promis qu'un gouvernement néo-démocrate établirait un système public complet d'assurance-médicaments dans les quatre ans suivant son élection.
S'il devient premier ministre, le chef du NPD ajouterait d'abord au programme «100 des médicaments les plus prescrits», y compris les analgésiques et les antibiotiques. Ceux-ci couvriraient environ la moitié de toutes les ordonnances au Canada, pour un coût d'environ 3,5 milliards $ pour les contribuables, avance-t-il.
Ces dernières semaines, M. Singh a évoqué l'introduction du programme initial d'assurance-médicaments comme une raison pour laquelle les gens ont voté pour le NPD.
La loi sur l'assurance-médicaments était une condition clé de l'accord de soutien et de confiance entre les libéraux et sa formation politique, qui a maintenu le gouvernement libéral minoritaire de Justin Trudeau au pouvoir.
Le programme d'assurance-médicaments couvre actuellement le coût de la plupart des médicaments contre le diabète et des dispositifs médicaux, ainsi que des contraceptifs.
— Avec des informations d'Émilie Bergeron, Vicky Fragasso-Marquis et David Baxter
Frédéric Lacroix-Couture, La Presse Canadienne
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