Relations diplomatiques
Pour la première fois depuis 2018, un ministre canadien se rendra en Chine
Par La Presse Canadienne
Malgré que le Canada soit sur le point de déclencher une enquête publique indépendante sur l’ingérence chinoise, le ministre de l'Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, se rendra en mission diplomatique à Pékin du 26 au 31 août, marquant ainsi une première visite en Chine d'un ministre canadien depuis 2018.
«Le monde entier est confronté à la triple crise des changements climatiques, de la pollution et de l’appauvrissement de la biodiversité. Ces crises ne connaissent pas de frontières géopolitiques et exigent une coopération internationale urgente», a écrit une porte-parole de M. Guilbeault dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne.
Le ministre a été invité au cours des dernières semaines à prendre part au Conseil chinois de coopération internationale en environnement et en développement, a indiqué son cabinet, qui considère que cela reflète le rôle de «leader reconnu» du Canada et de M. Guilbeault sur la scène internationale.
Il souligne également que le ministre et son homologue chinois, le ministère de l'Écologie et de l'Environnement, Huang Runqiu, ont renforcé leurs relations lorsqu'ils ont organisé conjointement la conférence de l'ONU sur la biodiversité (COP15) qui s'est tenue à Montréal en décembre dernier.
Les relations entre le Canada et la Chine sont particulièrement tendues depuis l’affaire Meng Wanzhou. La Chine avait détenu deux Canadiens, Michael Spavor et Michael Kovrig, pendant deux ans, dans ce qui avait toutes les apparences de représailles pour l'arrestation à Vancouver de la directrice financière du géant technologique Huawei.
De passage à l'Île-du-Prince-Édouard, le chef du Parti conservateur du Canada, Pierre Poilievre, n'a pas répondu directement à une question sur le voyage de M. Guilbeault, mais s'en est plutôt pris à la façon «épouvantable» dont le gouvernement Trudeau protège la démocratie canadienne face à la Chine.
«Pékin est intervenu dans deux élections afin d'aider Justin Trudeau, a-t-il affirmé. Et on n’a pas d'enquête publique, on n'a pas un registre de l'influence étrangère. Il n'a littéralement rien fait pour protéger les citoyens canadiens de l'origine chinoise qui sont menacés par des stations de police, ici au Canada.»
La visite de M. Guilbeault en Chine s'inscrit dans le contexte de la stratégie indo-pacifique du gouvernement Trudeau dévoilée l'automne dernier, a souligné le cabinet de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
Cette stratégie note qu'il est «nécessaire» de coopérer avec la Chine compte tenu de la taille et de son influence afin de «tenter de trouver des solutions à certains défis existentiels à l’échelle internationale, comme les changements climatiques et la perte de biodiversité».
«Notre approche à l’égard de la Chine se fonde sur une évaluation réaliste et lucide de la Chine d’aujourd’hui», indiquait le document.
- Avec des informations d'Émilie Bergeron
Michel Saba, La Presse Canadienne
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