Guichet d'accès à la première ligne (GAP)
André Fortin montre la difficulté d'obtenir un rendez-vous médical à Christian Dubé
Par La Presse Canadienne
Le député libéral de Pontiac, André Fortin, a profité de l'étude des crédits budgétaires mardi pour montrer au ministre de la Santé la difficulté d'obtenir un rendez-vous médical.
En pleine commission parlementaire, M. Fortin s'est rendu sur le site «Rendez-vous santé Québec» pour essayer d'obtenir une consultation avec son propre médecin de famille en Outaouais.
«Ça me dit: "aucun rendez-vous répondant à vos critères de recherche n'est disponible pour le moment"», a-t-il lu à voix haute.
L'élu a alors tenté d'obtenir un rendez-vous avec un autre professionnel de la santé du même Groupe de médecine familiale, puis dans une clinique située dans un rayon de 25 kilomètres, sans succès.
«Qu'est-ce qu'on fait?» a-t-il demandé à Christian Dubé, qui lui a suggéré d'utiliser le Guichet d'accès à la première ligne (GAP).
M. Fortin a déclaré que son adjointe, qui n'a pas de médecin de famille, a récemment tenté sa chance avec le GAP en Outaouais, mais elle n'a pu obtenir de rendez-vous.
«Alors, qu'est-ce que cette personne-là doit faire?» a répété André Fortin, en soulignant que le gouvernement demande aux Québécois de ne pas se rendre dans les urgences.
Il a affirmé que le portail Clic Santé oriente souvent les patients vers des services payants de cliniques privées.
Christian Dubé a rappelé que les médecins de famille se sont engagés à débloquer 900 000 rendez-vous annuellement. Il saura dans deux semaines si ces plages horaires sont bel et bien mises à la disposition des Québécois.
La cellule de crise «pérennisée»
Par ailleurs, l'équipe de M. Dubé a révélé mardi que la «cellule de crise» mise en place en 2022 pour améliorer la situation dans les urgences sera maintenue.
M. Fortin déplorait que les taux d'occupation dans plusieurs urgences de la province sont si élevés qu'ils mettent la vie des patients en danger. «La situation n'a pas changé pantoute», s'est-il exclamé.
Le sous-ministre adjoint, le Dr Stéphane Bergeron, a répliqué que la cellule de crise se réunit toutes les deux semaines, et qu'elle s'est justement réunie vendredi dernier.
«Il y a volonté claire de pérenniser une cellule opérationnelle qui a un "focus" sur comment faire en sorte de réduire la durée moyenne de séjour à l'urgence, améliorer la prise en charge à l'urgence», a-t-il précisé.
Le député Fortin a rappelé durant cet échange que la Coalition avenir Québec (CAQ) avait promis en 2018 de réduire l'attente à 90 minutes en moyenne pour voir un médecin à l'urgence.
Seulement quatre des 115 urgences au Québec atteignent le 90 minutes, a-t-il déploré. À l'hôpital Anna-Laberge, à Châteauguay, l'attente est présentement de 13 h 04.
Les mini-hôpitaux privés seront des cliniques gériatriques
La CAQ a également promis lors de la campagne électorale de 2022 de construire deux mini-hôpitaux privés, un à Montréal et l'autre à Québec, pour désengorger le système de santé.
Mardi, le porte-parole de Québec solidaire (QS) en santé, Vincent Marissal, a questionné le ministre Dubé sur la conversion de ces mini-hôpitaux qu'il a vue annoncée dans les livres des crédits.
M. Dubé a confirmé que les mini-hôpitaux seront finalement convertis en cliniques gériatriques, «beaucoup plus orientées vers les besoins d'une clientèle vieillissante».
Caroline Plante, La Presse Canadienne
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