Retard de versement de salaire
Ottawa a recours à l'IA pour éliminer son arriéré de transactions du système Phénix
Par La Presse Canadienne
Le gouvernement fédéral élargit son recours à l’intelligence artificielle (IA) pour éliminer son arriéré de transactions du système de paie Phénix, alors qu’il effectue la transition vers une nouvelle plateforme.
Alex Benay, sous-ministre délégué des Services publics et de l’Approvisionnement pour la Coordination de la paye d’entreprise, affirme que son équipe sera en mesure de faire part d’ici la fin mars d’une recommandation au gouvernement quant à l’adoption du système de la société Dayforce comme nouvelle plateforme de ressources humaines et de paie.
D’ici là, le gouvernement fédéral s’efforce de s’attaquer à un important arriéré de transactions, notamment à l’aide d’un outil d’assistant virtuel qui utilise l’IA pour aider à corriger les écarts de données dans les services de paie des fonctionnaires.
Cet outil a été testé au cours des derniers mois, explique M. Benay, et avec l’aide de 30 conseillers en rémunération, il a traité plus de 4300 transactions en arriéré.
Depuis 2017, le gouvernement a dépensé au moins 3,5 milliards $ pour le système de paie Phénix. Compte tenu de ses ratés persistants, le gouvernement a également dépensé plus de 150 millions $ pour trouver une nouvelle plateforme.
Selon le sous-ministre Benay, l’IA automatise les tâches répétitives, accélère la prise de décision et fournit des informations sur les données relatives aux ressources humaines et à la paie.
Il explique que le gouvernement teste l’utilisation de son outil d’aide à l’IA pour trois types de transactions – nominations intérimaires, congés sans solde et nominations intérimaires de cadres supérieurs – et prévoit lancer un «traitement élargi» automatisé dans ces domaines en avril.
Le gouvernement prévoit d’étendre l’utilisation de l’IA à davantage de types de transactions au cours de l’année prochaine, a indiqué M. Benay, et pourrait éventuellement l’utiliser pour aider dans tous les types de cas, comme les transferts au sein de l'appareil et les départs à la retraite.
Vérification humaine
Il y aura toujours un aspect de vérification humaine, assure M. Benay, car l’outil a été développé pour garder les humains dans la boucle. «Une chose que nous ne ferons pas, c’est simplement de confier [la vérification ultime] à la machine d’IA.»
Le site Internet du gouvernement fédéral indique que l’arriéré des transactions s’élevait à 383 000 au 31 décembre 2024, dont 52 % dataient de plus d’un an.
Le gouvernement a déclaré qu’il ne voulait pas que les retards de plus d’un an soient transférés vers un nouveau système.
«Un humain n’apprend pas très vite, et les nouveaux dossiers continuent d’arriver», explique M. Benay. «La raison pour laquelle le travail d’IA que nous faisons est si crucial est que nous devons accélérer le rythme.»
Le sous-ministre explique que le gouvernement a lancé deux comités qui superviseront l’utilisation de l’IA et il envisage une évaluation par un tiers de l’outil d’assistant virtuel d’IA au cours de l’hiver, dont les résultats seront publiés une fois terminés.
«L’outil d’assistant virtuel d’IA va nous aider à augmenter considérablement la quantité de traitement automatisé que nous pouvons effectuer au cours de la nouvelle année», a-t-il indiqué, ajoutant que le gouvernement utilise l’automatisation des processus robotisés depuis des années, mais qu’il «évolue» désormais vers l’IA.
Si la firme Dayforce obtient le feu vert, il faudra alors de 18 à 20 mois de configuration et de tests avant que le gouvernement puisse lancer le système, selon M. Benay. Pendant ce temps, les deux systèmes fonctionneront probablement en parallèle pendant quatre à six mois.
Catherine Morrison, La Presse Canadienne
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