Les auteurs de l'étude ont interrogé 1080 participantes au sujet de facteurs de risque médicaux, comportementaux et sociaux.
La santé des femmes est souvent peu optimale avant une grossesse
Par La Presse Canadienne
La santé des femmes laisse souvent à désirer avant leur grossesse, ou même entre deux grossesses, et ce en dépit des ressources à leur disposition, démontre une étude réalisée par une chercheuse torontoise.
L'excès de poids, la sédentarité, une alimentation déficiente et des troubles de santé mentale comptent parmi les principaux problèmes répertoriés par Cindy-Lee Dennis, de l'Université de Toronto, et ses collègues.
Environ la moitié des grossesses ne sont pas planifiées, a rappelé la docteure Anne-Maude Morency, qui est obstétricienne-gynécologue au Centre universitaire de santé McGill, et il donc difficile pour une femme de prendre sa santé en main avant de tomber enceinte.
Mais même parmi celles qui planifient leur grossesse, «la réalité est que seulement la petite minorité des gens viennent dans ces cliniques préconceptionnelles», a-t-elle ajouté en référence aux cliniques où les femmes peuvent obtenir un bilan de leur état de santé «dans le but d'optimiser une grossesse future».
«C'est dommage en fait que les gens ne puissent pas venir pour un bilan en préconception, peut-être que ça ne fait pas partie de la culture générale, mais ce sont des services qui existent», a rappelé la docteure Morency.
Les auteurs de l'étude ont interrogé 1080 participantes au sujet de facteurs de risque médicaux, comportementaux et sociaux. Les participantes affichaient, en moyenne, quatre facteurs de risque chacune.
Par exemple, environ 45 % d'entre elles avaient un indice de masse corporelle supérieur à 30, ce qui en fait des personnes obèses selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé. Les femmes dont l'IMC est supérieur à 25 ont un risque accru de complications graves pendant la grossesse; le risque d'obésité sera aussi plus élevé pour l'enfant.
Certaines femmes qui présentent une obésité morbide pourront se voir proposer une chirurgie bariatrique avant leur grossesse, a indiqué la docteure Morency, ce qui illustre l'importance de demander de l'aide longtemps avant la conception.
Ce ne sont pas toutes les femmes qui ont besoin des services d'une clinique préconceptionnelle, poursuit-elle, mais celles qui savent, par exemple, qu'elles souffrent d'embonpoint, d'hypertension ou de diabète auraient tout intérêt à se tourner vers elles.
«Il y a quand même beaucoup de gens qui n'ont pas de médecin de famille, donc cette espèce de counseling préconception-là n'est pas toujours fait, a rappelé la docteure Morency. Il y a pourtant la possibilité d'optimiser plein de choses avant une grossesse, même chez les gens qui ne sont pas si à risque que ça.»
La consultation est d'autant plus importante si la première grossesse a été marquée par certains problèmes que l'on souhaite éviter lors des grossesses subséquentes, conclut-elle.
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal médical BMJ Family Medicine and Community Health.
Jean-Benoit Legault, La Presse Canadienne
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