Même après 17 ans, les policiers n'oublient pas !
Par Yves Bélanger
Il y a des jours d'anniversaires moins plaisants que d'autres. Le 1er septembre en est un pour les gens de Chambly, particulièrement les agents et le personnel du service de police local. Il y aura 17 ans, jeudi, qu'a eu lieu le fameux raid de la Sûreté du Québec (SQ) au poste de police de Chambly, une opération qui en a été difficile pour plusieurs victimes et qui, après coup, s'est révélée inutile.
Rappelons que le 1er septembre 1994, la Sûreté du Québec appréhendait 61 personnes, dont les 21 policiers du service de police de la municipalité. Des perquisitions ont été effectuées dans leurs maisons. L'opération visait le démantèlement de réseaux de trafiquants de drogues et la mise à jour d'activités illégales attribuées à certains policiers de Chambly. La plupart ont été transportés à des locaux de l'Armée canadienne, à Longue-Pointe, où ils ont fait l'objet de « rencontres pour interrogatoire ».
Aucune preuve tangible n'ayant été trouvée, l'opération de la SQ a été dénoncée par plusieurs policiers, intervenants et gens du milieu. Pas moins de 76 agents de la Sûreté du Québec ont été poursuivis devant le Comité de déontologie policière par 103 victimes qui considéraient leur arrestation et leur détention comme contraires aux règles de déontologie policière.
L'agent Jacques Desrosiers, qui, aujourd'hui, occupe de poste de président de la Fraternité des policiers de Richelieu-Saint-Laurent, indique que ces arrestations, qui ont été considérées illégales, ont marqué longtemps la population et les policiers de Chambly. « C'est malheureux, puisque cette histoire n'était basée que sur des spéculations et sur de la manipulation d'informations. Cela a terni inutilement notre image. On dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Mais dans ce cas-ci, il n'y avait même pas une petite flamme. »
Il n'a pas été facile pour les policiers chamblyens de subir cette opération de la SQ. « Nous étions des agents qui étaient près de la population et qui faisaient un bon boulot et là, on nous mettait du côté des méchants. Cela a été très difficile à vivre. » Inutile de dire que cette histoire a affecté les agents pendant plusieurs années. « Dix ans plus tard, nous effectuions des arrestations à Chambly et les suspects nous ramenaient cette histoire en nous lançant des accusations gratuites. »
Jacques Desrosiers poursuit en indiquant qu'heureusement, la grande majorité de la population de Chambly était « derrière » son service de police municipal. « Nous étions très présents depuis plusieurs années au sein de la communauté à cette époque qui a précédé la régie intermunicipale. Les gens avaient confiance en nous et je dois dire que ce soutien de la communauté nous a grandement aidés à passer par-dessus cette épreuve », conclut-il.
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