Un débat qui s'envenime
Par Yves Bélanger
Encore une fois, le dossier du nord de l'île aux Lièvres (île au Foin) et le référendum du 2 octobre ont été les principaux sujets lors de la période des questions à l'assemblée du conseil municipal tenue mardi soir dernier. Le refus de la Ville à la demande du comité du Non de tenir une marche de sensibilisation dans les rues de la municipalité a, entre autres, soulevé la colère de ce groupe qui s'oppose au changement de règlement de zonage et de lotissement.
Louise Lavigne, mairesse de Carignan, a précisé que cette demande était refusée en vertu du règlement 253 qui concerne la paix et le bon ordre sur le territoire de la municipalité. Cette annonce a fait réagir les représentants des divers comités formant le Comité du Non qui ont accusé les élus d'aller à l'encontre de la Charte des droits et libertés.
Un manque de démocratie
De son côté, le conseiller municipal indépendant, René Fournier, accuse la mairesse de Carignan, Louise Lavigne d'avoir rejeté illégalement la proposition qu'il a voulue ajouté à l'ordre du jour de l'assemblée du conseil pour demander que des citoyens puissent tenir une marche dans les rues de la ville.
« À Carignan, sous le règne de l'administration Lavigne, la population vient de perdre son droit le plus élémentaire en démocratie : Celui de s'exprimer. «Après les mises en demeure de la Ville et du promoteur, Mario Venafro, ainsi que les intimidations de toutes sortes, les citoyens viennent encore une fois d'être bâillonnés » a-t-il écrit dans une lettre remise au Chambly Express.ca.
Le conseiller se dit conscient que la Ville a des règlements qui sont là pour ne pas troubler la paix publique et le bon ordre, mais que la marche dont il est question ne générera aucune émeute. « Nous parlons d'une marche symbolique, où des citoyens désirent faire entendre leurs préoccupations face à la préservation des milieux naturels menacés par les nouveaux règlements du plan d'urbanisme de Carignan. »
René Fournier considère le fait d'empêcher les citoyens de s'exprimer paisiblement par une marche, comme de l'antidémocratie. « Le droit de se réunir et d'exprimer publiquement une opinion est censé être une des bases de notre démocratie. L'interdiction de faire une marche symbolique m'apparaît comme une forme inacceptable de répression. »
De lourdes accusations
Tout au long de la période de questions qui a eu lieu au début de l'assemblée du conseil municipal, le débat s'est poursuivi sur un ton de confrontation entre les deux parties. René Fournier, a profité de cette assemblée publique pour confronter ses confrères du conseil, allant même jusqu'à les accuser de mentir à la population et d'être à la merci des promoteurs immobiliers.
En entrevue téléphonique, la mairesse Lavigne a confié au Chambly Express.ca que le comportement du conseiller Fournier était inacceptable et qu'il allait répondre des fausses accusations lancées mardi dernier. « Il nous accuse de travailler en catimini avec les promoteurs alors que cela est faux. Si c'était le cas, nous ne l'aurions jamais invité aux différentes réunions de travail que nous avons tenues. »
Référendum demandé par les signataires du registre
À plusieurs reprises lors de l'assemblée publique, les représentants du Comité du Non ont indiqué qu'ils n'ont jamais voulu de référendum. À cela, la mairesse Lavigne rappelle qu'en signant le registre, les 515 citoyens l'ont automatiquement demandé. « Il est clairement écrit dans les règlements, que la signature d'un registre par plus de 500 citoyens opposés à un projet, oblige la municipalité à tenir un référendum pour valider l'adoption ou non de ce dernier. Nous sommes moralement convaincus que l'adoption des changements aux règlements de zonage et de lotissement est le mieux à faire dans l'intérêt collectif pour mettre fin à des années de débats judiciaires qui, si nous perdons notre cause, pourraient coûter cher à la Municipalité. »
Louise Lavigne assure que les membres du conseil agissent de bonne foi dans ce dossier et elle souhaite que l'ensemble de la population carignanoise donne son accord aux changements proposés aux règlements de zonage et de lotissement. « Ce dossier nous sépare depuis trop longtemps et il est temps de tourner la page et de pouvoir ainsi mettre nos énergies sur des projets qui profiteront à l'ensemble des citoyens. »
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