21% moins de fugues dans les centres jeunesse
Par Gabrielle Lachance
Le Centre jeunesse de la Montérégie (CJM) dénote une baisse de 21% des fugues de ses jeunes résidents depuis deux ans. En 2009, le nombre de fugueurs au CJM s'élevait à 991, tandis qu'en 2010, ce nombre a chuté à 778.
«Les fugues ne durent pas nécessairement de longues heures. Si un jeune ne rentre pas tout de suite après l'école ou après une activité dans un centre jeunesse, c'est considéré automatiquement comme une fugue et c'est compilé dans ces chiffres», spécifie Chantal Beauregard, directrice des services de réadaptation en internat du CJM. «Seulement un petit pourcentage, environ 3%, s'enfuit pour plus de 24 heures», ajoute-t-elle.
La drogue, la famille, les filles
Les jeunes quittent le centre pour plusieurs raisons. Ils peuvent se retrouver chez des copains, boire de l'alcool, consommer de la drogue ou même retourner chez leurs parents. «C'est très exceptionnel qu'un jeune se retrouve dans la drogue ou fasse de la prostitution lors d'une fugue, mais ça arrive», affirme Mme Beauregard.
Toujours selon elle, les jeunes qui n'ont pas une bonne relation avec leur famille sont plus portés à fuguer, car ils n'ont rien à perdre.
De plus, même si le CJM accueille un nombre plus élevé de garçons, ce sont les filles qui, proportionnellement, fuguent le plus souvent. Enfin, les risques de récidive sont assez élevés. «Un petit pourcentage de jeunes génère un grand pourcentage de fugues», avoue Mme Beauregard.
Une augmentation en 2007
Pour Mme Beauregard, cette problématique continue de préoccuper le CJM, même si une amélioration est constatée depuis l'année dernière.
C'est que, en 2007, une modification dans la Loi sur la protection de la jeunesse a obligé les centres jeunesse de la province à déverrouiller la majorité de leurs portes, laissant ainsi plus de liberté aux jeunes d'entrer et de sortir à leur guise du centre.
Ce changement aurait donc provoqué une augmentation des fugues il y a quatre ans, mais la baisse commence à être évidente. Le CJM n'a par contre pas voulu dévoiler les chiffres avant 2009, car la façon de compiler les fugues a changé au cours des années et rendrait les données non comparables entre elles.
«Dès que la loi a été changée, les intervenants ont commencé à travailler différemment avec les jeunes afin d'éviter qu'ils s'enfuient. Le travail est constant et se fait beaucoup autour de l'estime de soi.»
Pour diminuer les risques de récidives, les intervenants travaillent plus intensément avec un jeune qui a tendance à fuguer souvent. «Lorsque le jeune revient de sa fugue, il faut tenter de comprendre le sens de sa fugue, pourquoi il a décidé de fuir, et non seulement le réprimander», affirme Mme Beauregard.
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