Friperie de Chambly : une véritable caverne d'Ali Baba

Par Claudy Laplante-St-Jean
Dans la pièce du fond, deux bénévoles s'affairent à trier joyeusement de la literie pendant que quatre clients sillonnent les rangées de vêtements colorés. Dans le coin jeu, un bambin haut comme trois pommes teste un camion de pompier sous le regard attendri de sa maman qui fouille dans une énorme pile de livres à 50 sous. « Hey, auriez-vous un congélateur ? », lance un habitué avant que la gérante parte à la recherche de sa demande. Incursion dans la friperie d'Aux sources du bassin de Chambly, véritable caverne d'Ali Baba des temps modernes.
Chaque semaine, plus de 1 500 sacs atterrissent à l'organisme qui a pignon sur rue Bourgogne. Si quelques-uns d'entre eux contiennent de mauvaises surprises, la plupart se révèlent renfermer de petits trésors.
« On a déjà trouvé un dentier, des couches souillées, un vibrateur, des couvertures pleines de vomis et même… des cendres ! Mais, ce n'est pas dans la majorité », assure la gérante de friperie, Nathalie Rouillier, en précisant toutefois de faire attention à ce qu'on donne.
À l'opposé, un manteau en fourrure en queue de renard, des bibelots de valeur, des vêtements jamais portés avec l'étiquette ou même de grandes marques se retrouvent dans les dons apportés par de bons samaritains.
« On a plus de 800 nouveaux articles par jour sur le plancher. C'est un nouveau magasin tous les jours », ajoute Sophie Armand, employée spécialisée dans la mise en marché.
En plus des vêtements pour enfants et adultes, on retrouve dans la boutique des jeux, des livres, des meubles, des accessoires, de l'équipement sportif, des disques de musique, des DVD, des chaussures, et ce, à très bas prix. Tous les revenus du magasin sont réinvestis au sein de l'organisme Aux sources du bassin de Chambly qui œuvre pour la sécurité alimentaire et matérielle de plusieurs familles. D'ailleurs, la friperie représente 80 % du financement de l'organisme à but non lucratif.
Briser les tabous
Si à Montréal les friperies ont la cote, celles de la Rive-Sud n'ont pas encore le même statut, une situation que déplore la gérante du magasin.
Celle-ci donne en exemple une dame travaillant dans une institution financière qui garde secret le fait qu'elle s'habille à la friperie.
« Plusieurs pensent que c'est seulement pour les démunis. On essaie de briser les croyances », continue Mme Rouillier en ajoutant que l'endroit est ouvert à tous.
Et ceux qui ont essayé la boutique l'adoptent rapidement. « On a des clients qui viennent tous les jours. Et certains même plus d'une fois. Ils ne veulent rien manquer. Ils viennent aussi chercher un contact humain. On leur parle et les conseille avec un beau sourire », confie-t-elle en expliquant que son but est que les gens se sentent comme chez eux tout en ayant de belles choses à découvrir.
La friperie a aussi un lien privilégié avec la Maison Simonne-Monet-Chartrand qui accueille des femmes victimes de violence. « Elles viennent ici et peuvent choisir tout ce qu'elles veulent. On leur fait aussi des trousseaux pour un nouveau départ », indique la responsable.
Prière de ne pas donner
- Sièges d'auto de bébé
- Couchettes pour bébé
- Matelas
- Télévision
- Vêtements troués, brisés, sales
Quand donner
Il est préférable d'aller porter directement vos sacs et boîtes directement à l'intérieur de la friperie et non à l'extérieur puisque vos dons pourraient être volés. Horaire : lundi, mardi et mercredi, de 9 h à 16 h, jeudi et vendredi, de 9 h à 20 h et samedi, de 9 h à 16 h.
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