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Île au Foin : Québec accepte la voie d'accès

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6 septembre 2013
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Par Claudy Laplante-St-Jean

Québec a finalement tranché, une voie d'accès en zone inondable pourra être créée vers l'Île au Foin, un plan vivement contesté par certains citoyens. Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire a reconnu, le 5 septembre, la validité de la dérogation au schéma d'aménagement demandée par la MRC de la Vallée-du-Richelieu, plus tôt cet été, mettant fin à la saga qui régnait depuis quelques mois.

«La M.R.C. de La Vallée-du-Richelieu confirme avoir reçu un avis du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire nous avisant que le règlement numéro 32-12-14 respecte les orientations du gouvernement en matière d’aménagement puisque le contenu du présent règlement est conforme», a indiqué la MRC par voie de communiqué, vendredi matin.

Celle-ci ajoute que par la voix du sous-ministre, l’avis reconnait une dérogation à la zone inondable de récurrence 0-20 ans, et ce, afin de permettre la construction d’une voie d’accès vers l’Île au Foin, sur le territoire de la ville de Carignan. «Par conséquent, le règlement numéro 32-12-14 de la M.R.C. de La Vallée-du-Richelieu entrera en vigueur conformément à la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme», peut-on y lire.

La dérogation, une version révisée, avait été adoptée de façon unanime par les maires présents (excluant Denis Lavoie, de Chambly, qui était absent), lors de la séance du conseil du 20 juin.

«Nous avons effectué plusieurs modifications améliorant le règlement et répondant aux exigences des différents ministères, notamment au niveau du libre écoulement naturel des eaux, la hauteur et la largeur de la voie d’accès projetée, l’intégrité du territoire et la protection de la flore et des habitats fauniques» avait précisé Gilles Plante, maire de McMasterville et préfet de la MRC, lors de ladite séance.

Un heureux dénouement pour Louise Lavigne

Louise Lavigne, mairesse de Carignan, s'attendait à une réponse positive de la part du gouvernement. «Quand nous avons présenté le dossier, nous savions que techniquement, c'était recevable. La MRC elle-même avait travaillé avec le MAMROT pour que tous les critères soient rencontrés. Quand nous avons voté le règlement, nous pensions que tout était conforme. J'aurais été étonnée de voir ce qui aurait pu accrocher dans le processus», explique-t-elle en ajoutant que le secteur a toujours été zone habitable et que la Ville se battait en Cour pour ne pas qu'il y ait des tours d'habitation, mais bien des maisons unifamiliales.

Mme Lavigne s'est toutefois dite soulagée du dénouement de l'histoire. «Je suis extrêmement heureuse. C'est un dossier qui déchirait la Ville depuis 12 ans. C'est enfin la fin de la saga», confie-t-elle en précisant que 75 % du secteur restera intact, dont la piste cyclable.

Toutefois, celle-ci tient à rappeler qu'aucun projet intégré de développement n'est encore sur la table pour le moment. «On ne sait pas le futur, mais c'est définitivement une belle étape de passée. Ça a pris beaucoup de temps et d'énergie. Ça a divisé la population. Nous avons fait tout ce qui était prévu par la Loi sans sauter d'étapes», se réjouit la mairesse.

Le Collectif n'a pas dit son dernier mot

«Consternation». «Incompréhensible». Voilà les deux premiers mots qui décrivent la décision du gouvernement selon Lorraine Moquin, du Collectif pour le parc du bassin de Chambly, qui s'oppose vivement à ce projet depuis les tous débuts.

«Le gouvernement a raté une belle occasion de montrer de la cohérence entre ses promesses électorales et ses actions. Il se prononce en faveur de la protection des milieux naturels, mais une dérogation comme celle-là, ça nous en éloigne ! C'est incompréhensible !», lance Mme Moquin qui rappelle que la même dérogation avait été refusée en 2012 par Laurent Lessard, qui était ministre du MAMROT à l'époque.

Celle-ci affirme que Québec a fondé sa décision sur une dimension technique relative à la construction du pont seulement et qu'il a oublié la plus importante, celle de l'environnement. «La première raison valable d'autoriser une dérogation, c'est l'intérêt public. Pourtant, ce n'est pas au rendez-vous», déplore-t-elle.

En plus d'avoir déposé une plainte au MAMROT sur l'irrégularité de la procédure dans l'adoption de la dérogation par la MRC, le Collectif sera présent aux deux séances afin de se faire entendre et de faire changer les choses.

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