Sondage Léger
68 % des Québécois s'opposent au cellulaire en classe, selon un sondage
Par La Presse Canadienne
Près de 70 % des Québécois s'opposent à l'utilisation du cellulaire dans les classes des écoles, même à des fins pédagogiques à la demande de l'enseignant, selon un nouveau sondage Léger.
Dans le coup de sonde mené par la firme québécoise du 3 au 5 mai, 68 % des répondants québécois ont indiqué que le cellulaire ne devrait pas être autorisé dans les classes, soit le plus haut taux parmi les différentes régions canadiennes répertoriées.
Les participants au sondage pouvaient aussi choisir de répondre que le cellulaire devrait être interdit dans les classes, sauf si l'enseignant demande aux élèves de l'utiliser à des fins pédagogiques. Au Québec, 27 % des répondants ont choisi cette option.
Seulement 3 % des participants québécois ont soutenu que le cellulaire devrait tout simplement être permis dans les classes — le plus faible taux parmi les régions répertoriées —, tandis que 2 % ont dit ne pas savoir.
Si les taux de personnes en faveur de l'utilisation du cellulaire dans les classes et de personnes indécises sont inférieurs ou égaux à 10 % partout au Canada, le Québec se démarque par une moins grande tendance à vouloir permettre aux élèves d'utiliser leur cellulaire à des fins pédagogiques.
À l'échelle nationale, 36 % des répondants ont estimé que les élèves devraient pouvoir avoir recours à leur cellulaire à des fins pédagogiques à la demande de leur enseignant, comparativement à 27 % en isolant les répondants du Québec.
À l'inverse, le Québec est au-dessus de la moyenne nationale concernant la proportion de personnes souhaitant que le cellulaire soit carrément interdit en classe, à 68 % contre 55 %.
Dans l'ensemble du pays, les répondants plus jeunes sont aussi plus enclins à vouloir permettre aux élèves de sortir leur cellulaire pour des activités pédagogiques en compagnie de leur enseignant.
Chez les 18-34 ans, près de la moitié des répondants (47 %) croient que le cellulaire devrait être permis à des fins pédagogiques uniquement, contre 32 % chez les 35-54 ans et les 55 ans et plus.
À l'inverse, plus l'âge des répondants est élevé, plus l'opposition au cellulaire en classe augmente: elle passe de 37 % chez les 18-34 ans à 59 % chez les 35-54 ans et atteint 63 % chez les 55 ans et plus.
La proportion de répondants en faveur du cellulaire dans les classes passe également de 10 % chez les 18-34 ans à 6 % chez les 35-54 ans à 2 % chez les 55 ans et plus.
Le sondage Léger, commandé par le site secondstreet.org, a été réalisé auprès de 1519 Canadiens âgés de 18 ans et plus. Il ne comporte pas de marge d'erreur, car les sondages en ligne ne sont pas considérés comme des échantillons véritablement aléatoires.
Un débat au Québec
Au Québec, depuis le retour des Fêtes, le cellulaire est interdit dans les classes des écoles primaires et secondaires, sauf si l'enseignant demande aux élèves d'y avoir recours à des fins pédagogiques.
Les élèves ayant des besoins particuliers, en raison d'un handicap ou d'une difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, peuvent aussi l'utiliser dans certains cas.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, avait présenté cette mesure comme une façon de «créer un climat plus propice à l’enseignement et à l’apprentissage afin de favoriser la réussite scolaire des élèves».
La semaine dernière, le Parti québécois a suggéré d'étendre l'interdiction au-delà des salles de classe, en bannissant aussi le cellulaire des couloirs et des cafétérias pendant les pauses.
Appelé à se prononcer sur cette idée, le ministre Drainville ne l'a à tout le moins pas écartée.
«Sur les écrans, il y a une stratégie. (...) Cette stratégie-là doit être renouvelée. On est en réflexion là-dessus. C'est un sujet qui est très important, on le reconnaît», a déclaré M. Drainville mardi dernier lors d'une mêlée de presse à l'Assemblée nationale.
«Mais bon, on n'a pas attendu pour agir, on a interdit les cellulaires dans les classes. Est-ce qu'il faut aller plus loin? On y réfléchit, on vous reviendra là-dessus», a-t-il ajouté.
Mathieu Paquette, La Presse Canadienne
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