Aide aux travailleurs et aux entreprises
Tarifs américains : François Legault optimiste pour l'économie québécoise
Bien que le gouvernement fédéral ait annoncé des mesures de riposte face à l'imposition des tarifs douaniers de 25 % sur l'exportation des produits canadiens aux États-Unis, le gouvernement québécois a également l'intention de se défendre. C'est lors d'une conférence de presse que le premier ministre, François Legault a présenté son plan d'action.
Dans un premier temps, le premier ministre indique que le Québec, comparativement aux autres provinces canadiennes, a déjà une économie plus forte et diversifiée et qu'il possède deux outils de soutien importants pour les entreprises : Investissement Québec et la Caisse de dépôt et placement du Québec. De plus, il est persuadé que certains produits canadiens sont essentiels aux Américains
Un tarif plus bas pour certains produits
Il explique que le gouvernement américain ne peut clairement pas se passer de certains produits du Canada et qu'il l'a prouvé en mettant le tarif douaniers de 10 % sur les minéraux critiques, tel que l'aluminium, et sur l'énergie. Par exemple, les États-Unis produisent que 14 % de leur aluminium, alors que le Québec leur en fourni 60 % de leurs besoins.
« Ça prend 4-5 ans produire une aluminerie, ça prend de l'énergie qu'ils ont pas. C'est pour ça, que je ne suis pas surpris que M.Trump semble avoir reculé, pour mettre des tarifs de 10 % sur l'aluminium. Parce qu'il ne peut pas se passer de notre aluminium. En plus, il ya une partie de cet aluminum qui est bien destiné pour certains produits comme le F-150 chez Ford. Ils ne peuvent pas du jour au lendemain prendre l'aluminium ailleurs », dit-il,
Des programmes de soutien aux entreprises québécoises
François Legault invite toutes les entreprises qui ont des projets de développement à se tourner vers Investissement Québec leur ayant demandé d'en faire encore plus que par le passé.
Il rappelle que près de 160 000 emplois sont en jeu et qu'il est le devoir du gouvernement et des entrepreneurs de tout faire pour diversifier l'économie et de ne plus être dépendant des États-Unis.
C'est pourquoi que le nouveau programme «Frontière» a été créé pour offrir un soutien en liquidités qui pourrait aller jusqu'à 50 millions $ par entreprise pour une période de 12 mois. Ils pourront ainsi ajuster leur modèle d'affaires ou leur chaîne d'approvisionnement en se tournant particulièrement vers le marché canadien.
«Les aides financières consenties prendront la forme de prêts ayant un terme maximal de sept ans avec un moratoire de remboursement allant jusqu’à 24 mois», explique la ministre l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette.
Des mesures pour pénaliser l'économie américaine
En plus de soutenir les entreprises, le premier ministre souhaite lancer un message clair au président américain en utilisant d'autres moyens de pression.
« L'autre chose qui est importante de faire, c'est de répliquer à Donald Trump. Ce n'est pas vrai qu'il va s'en sortir et qu'on va se croiser les bras », indique M.Legault.
Tout d'abord, lors des appels d'offres publics, les entreprises américaines seront automatiquement pénalisées comparativement à celles québécoises ou canadiennes.
Toutefois, Sonia Lebel, présidente du Conseil du trésor, veut déjà rassurer qu'en temps normal les soumissions reçues sont 85 % québécoises et au total 96 % canadiennes.
Il demande également à la Société des alcools du Québec de retirer toutes les bouteilles américaines de ses tablettes, de ne plus fournir aux épiceries, aux agences, aux bars et aux restaurants les boissons alcooliques provenant des États-Unis.
Finalement, M.Legault invite la population à acheter Québécois et à éviter le plus possible d'encourager américain.
Augmenter la productivité de la province
Le seul critère économique où le Québec fait pâle figure comparativement au reste du Canada, c'est celui de la productivité.
Pour travailler sur cette faiblesse, le gouvernement a l'intention d'accélérer les projets d'infrastructures. De plus, Hydro-Québec a des projets de plus de 150 milliards pour doubler sa capacité. Ce qui est à long terme, selon M.Legault, une bonne nouvelle pour les travailleurs qui pourraient être touchés par cette guerre commerciale.
« Pour l'instant, je veux être très clair, on va utiliser tous les leviers disponibles pour passer au travers, pour aussi envoyer un message clair à Donald Trump. Je suis convaincu qu'en bout de ligne, peu importe que fera M.Trump dans les quatre prochaines années, je suis convaincu que le Québec va sortir de tout ça plus fort avec une nouvelle économie, qui est plus diversifiée, qui est plus résistante. Je reste optimiste même si, je veux quand même dire aux Québécois que les prochains mois, si ces tarifs restent en place ça risque d'être des mois qui seront difficiles » , termine François Legault.
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